MICI et alimentation
MICI Aura - Journée dédiée aux patients MICI - CHU Lyon Sud

Différentes thématiques ont été abordées comme l'autophagie, l'alimentation, le stress, la sexualité, le sport ou encore le sommeil. Je suis intervenue sur la thématique de la nutrition dans les MICI.
Les MICI, qu'est-ce que c'est ? C'est un nom plutôt sympa, mais pourtant...
Cela signifie "Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin". Elles regroupent la maladie de Crohn et la Rectocolite Hémorragique (RCH). Ce sont deux pathologies auto-immunes où notre propre corps surproduit des TNF-alpha (molécules inflammatoires). Différents facteurs entrent en jeu dans la survenue de ces pathologies (prédisposition génétique, facteurs endogènes, microbiote déséquilibré, facteurs aggravants comme l'alimentation, les pesticides, le stress ou certains médicaments). Ce n'est pas une cause, mais un ensemble de facteurs.
Les symptômes des maladies sont essentiellement digestifs : troubles du transit, douleurs abdominales, saignements dans les selles ou vomissements, nausées, atteintes gastriques,... mais aussi des atteintes extradigestives (articulaires, dermatologiques,... ). Ces maladies se manifestent sous forme de "poussées", alternées de phases de rémission.
Evidemment, on retrouve des impacts sur notre statut nutritionnel et notre alimentation : carences, dénutrition, déshydratation,... cela est dû aux lésions inflammatoires, à l'inflammation, aux douleurs et baisse de l'appétit et de la tolérance des aliments, à la malabsorption, aux diarrhées, aux traitements,...
Il existe des régimes recommandés en cas de poussées, mais c'est avant tout la tolérance personnelle qui doit être privilégiée. Deux pathologies, des milliers de personnes atteintes, mais chacun possède sa propre tolérance (selon les périodes, les aliments,...). Les cuissons, le choix des aliments et la préparation seront importants. Augmenter la digestibilité des fibres en évitant la réduction des végétaux sera important. Par exemple, mixer les légumes, les réduire en purée, limiter les crudités, la peau et pépins des végétaux. Prendre en compte les traitements et leurs impacts sur notre organisme (corticothérapie et carences, immunosuppresseurs,... ). Les carences sont souvent retrouvées, notamment en fer, en vitamine D et autres micronutriments. On veillera à un statut nutritionnel correct et on limitera les risques de dénutrition et déshydratation. Pour cela on peut proposer des compléments nutritionnels, un fractionnement, un enrichissement.

Si vous avez des doutes, des questionnements, n'hésitez pas à vous rapprocher d'un diététicien-nutritionniste.
Encore un grand merci à tous pour cet évènement et les recherches futures !